lundi 30 mars 2015

point de vue, images d'un monde

la France profonde et Georges Rousse


Quand tu cherches avec les mots-clés "France profonde" sur Flickr, tu peux tomber sur une de mes photos. Je ne te dis pas laquelle parce qu'en vrai je ne l'ai pas trouvée non plus ! Mais sache que c'est ce que me disent les statistiques de ma galerie.

Au delà de ça, qui est déjà une assez grande chose à mes yeux, j'ai remarqué que les résultats de cette recherche renvoient un certain nombre de références à l'oeuvre de Georges Rousse. N'y allons pas par quatre chemins : même si c'est le résultat "aléatoire" d'un algorithme exécuté sans intention par un logiciel, je suis très très flatté d'apparaître aux côtés d'un artiste dont j'adore le travail !


the right perspective



Si vous ne le connaissez pas, Georges Rousse est un photographe et plasticien, expert des anamorphoses de grandes dimensions. Il a pris l'habitude d'intervenir dans des lieux abandonnés avec des installations impressionnantes de précision.


This room is not photoshopped - Art on a three dimensional canvas by George Rousse, France
Aucune manipulation numérique des photos, c'est uniquement le talent et la science du monsieur qui permettent ces résultats à couper le souffle.




J'ai eu la chance de visiter son exposition Archigraphies, au musée de Louviers à la fin de l'année 2009 : voir en vrai des installations grandeur nature est vraiment épatant. Et les enfants adorent chercher avec vous le point de vue qui permettra d'appréhender l'oeuvre.
L'essence de l'art est là : dans le point de vue et sa découverte. Il pose la question de ce que la photographie rend à nos yeux (ça j'en ai déjà un peu parlé ici ou ), pour ça l'anamorphose est un procédé magique parce qu'elle démontre à quel point on peut commander au spectateur, l'orienter vers le message qu'on souhaite lui délivrer et comment il peut se laisser guider tout en étant acteur du parcours. Ensuite, tel que pratiqué par Rousse, il interroge également sur notre rapport à l'espace, à l'objet architectural et indirectement un peu à nos habitats. Je ne peux m'empêcher de penser à ce passage du Cercle des poètes disparus où le professeur joué par Robin Williams fait monter ses élèves sur son bureau pour leur offrir un regard nouveau sur leur environnement. J'ai depuis mon adolescence toujours gardé cette scène à l'esprit, toujours essayé de monter sur la table. Alors ces perspectives qui m'offrent un cadeau lorsque je les trouve... wouahou !!! Une fois que j'ai le bon point de vue, je suis obligé de m'interroger sur la profondeur, les différents plans, la nature et la qualité des matériaux. Je dois appréhender l'espace, prendre conscience de l'endroit dans lequel je me trouve et sa pleine mesure.


georges rousse

Je crois même que je pourrais me laisser aller à imaginer une modeste installation de ce type chez moi, un simple carré de couleur dans un coin de pièce par exemple, pour ne pas oublier de monter parfois sur la table.

Et si vous souhaitez me faire un beau cadeau, il y a ce livre qui est toujours dans ma liste d'envies : Tour d'un monde chez Actes Sud. Merci d'avance !!!

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